Se former après 50 ans... c'est indispensable !
Comme tout marché, celui du Travail est réglé par l’interaction entre l’offre et la demande. Or, il paraît évident que certains profils de candidats ont plus la cote que d’autres auprès des employeurs. En fait, on prête à une jeunesse, si possible déjà expérimentée, des qualités qui la rendent désirable ; notamment la compréhension de son époque et de ses codes, la capacité d’adaptation et la maîtrise des nouvelles technologies – le tout à un tarif attractif. Á contrario, le senior est moins bien vu. Qualifié de « boomer », il est suspecté d’être « has been » ou « old school », moins malléable et de coûter trop cher. Et puis… quel intérêt d’investir sur une fin de carrière ?
Pour en finir avec ces préjugés, la Formation s’avère indispensable. En rebattant les cartes après 50 ans, elle va balayer « le poids » des ans. Nous allons voir comment, à travers trois exemples concrets.
I – Vous êtes toujours en poste :
Même si vous ne vous sentez pas menacé.e directement, vous devez garder en tête quelques chiffres qui parlent d’eux-mêmes : estimé à 83% pour les 50-54 ans, le taux d’emploi décroît rapidement à 75% pour les 55-59 ans et chute à 35% à partir de 60 ans. Vous voilà prévenu.e !
Dès lors, votre objectif est clair : durer le plus longtemps possible pour atteindre l’âge de la retraite, dans les meilleures conditions. Et si le regard de votre RH se fait plus lourd, exigez de lui un accès égalitaire à la Formation pour maintenir à jour vos compétences techniques et adapter votre emploi aux récentes évolutions professionnelles. Vous éviterez ainsi «l’obsolescence programmée » en restant compétitif dans votre domaine.
Incontestablement, la Formation favorise l’employabilité des seniors, en limitant les licenciements de fin de carrière.
II – Vous êtes au chômage :
Devoir quitter son entreprise ne signifie pas que tout est terminé… loin de là ! Avec l’allongement du nombre de trimestres pour bénéficier d’une retraite à taux plein, le discours sur les seniors est en train de changer, ainsi que leur image. De plus en plus souvent, les recruteurs leur reconnaissent quelques vertus. Surfez sur cette vague porteuse pour mettre en valeur vos atouts, car les cinquantenaires sont réputés :
- Plus stables : sur la foi d’une étude réalisée par Opinion Way pour Microsoft France, 55% des moins de 35 ans envisagent plus facilement d’envoyer leur CV à d’autres entreprises depuis la crise sanitaire, contre 36% seulement des seniors. Un argument qui porte, dans le contexte du Big quit.
- Plus expérimentés : si cela va de soi, il est toujours bon de rappeler qu’un senior qui arrive en poste dispose d’un bagage de connaissances et de compétences techniques qui le rend rapidement opérationnel. C’est un gain de temps pour l’entreprise qui ne perd pas en efficacité.
- Plus dotés en soft-skills : ils sont globalement jugés meilleurs en sens du relationnel, recul, autonomie, engagement au travail et capacité à s’organiser.
- Incontournables dans la transmission générationnelle : rien ne remplace un professionnel plus expérimenté pour apprendre les clés du métier aux juniors. Les plus âgés garantissent la pérennité d’un savoir et d’un vécu précieux qui ne disparaîtront pas avec eux.
- Plus fiables dans les relations humaines : en endossant volontiers un rôle de « régulateur dans les relations hiérarchiques », ils feraient figure de référent – voire de pilier – pour les autres employés. On les solliciterait d’avantage pour des conseils, en cas de problème… S’ils sont respectés et valorisés, ils peuvent même fluidifier le dialogue social et faciliter le fonctionnement managérial.
Conscient de ces qualités et l’ego regonflé, intéressez-vous à présent aux entreprises qui sont réputées embaucher des cinquantenaires. Ce sont majoritairement des PME pour lesquelles l’âge n’est pas handicap, au contraire. On dénombre 7 secteurs d’activités à la recherche de profils expérimentés :
1. Le numérique : contrairement aux idées reçues, la demande est forte. Depuis longtemps, les seniors se sont appropriés les outils technologiques qu’ils ont vu naître et évoluer au cours de leur carrière. Les besoins en recrutement ciblent les personnes capables de prendre la direction des systèmes d’information et d’encadrer des équipes souvent plus jeunes.
2. La distribution : les enseignes alimentaires, de bricolage, d’ameublement et de décoration ont coutume de proposer des postes de directeur de magasin ou d’adjoint à d’anciens managers ou dirigeants de PME/PMI. Les besoins ciblent des personnes expérimentées en management d’équipes et aptes à piloter une structure commerciale.
3. Le commerce : les commerciaux « tout terrain » ont des perspectives dans les domaines de la santé et du médical, de la mécanique, de la construction et de la technologie. Les besoins ciblent la gestion de clients grands comptes. Cette compétence fait souvent la différence avec un profil dit « junior ».
4. L’aide à la personne : conséquence du vieillissement de la population, la demande est forte en aide à domicile, auxiliaire de vie sociale et technicien de l’intervention sociale et familiale. Les besoins ciblent des personnes impliquées, ponctuelles, organisées, disponibles, empathiques et bienveillantes.
5. La comptabilité : l’expertise des seniors est très prisée également dans le domaine financier. Les besoins ciblent avant tout les personnes expérimentées dont les capacités d’analyse sont reconnues.
6. L’hôtellerie et la restauration : c’est un vivier d’emplois aux postes de direction de restaurants et d’hôtels. De nombreux établissements recherchent les 50 ans et plus, en raison de leur sens du management et de l’organisation.
7. Le coaching, la formation et le conseil : nombreuses sont les entreprises qui complètent ponctuellement leurs effectifs, en confiant des missions à des professionnels expérimentés, notamment en ressources humaines, communication et vente. Dans ce cas, un bon réseau et de l’entregent vous démarqueront.
Une fois votre choix fixé, rendez-vous sur les plateformes de Formation, pour une mise à jour de vos connaissances ou faites-vous accompagner par Pôle Emploi (ou un coach en transition professionnelle) dans le cadre d’une reconversion ; à moins que, lassé.e du statut de salarié.e, vous ne choisissiez finalement de voler de vos propres ailes, en goûtant la liberté d’être indépendant.e.
III – Vous créez votre entreprise :
Dans ce cas, vous ne serez pas tout seul. Les cinquantenaires sont nombreux à tenter l’aventure entrepreneuriale. Les motivations sont diverses : de bâtir son propre emploi après une période de chômage, au désir d’émancipation de toute tutelle, en passant par la volonté d’être utile à la société.
Selon le baromètre Landoy 2022, 19,4% des 55-64 ans envisageraient cette option. Plus concrètement, en France, on en dénombre 900 000 chaque année, en moyenne, qui sautent le pas. À titre de comparaison, ils forment le plus gros bataillon des créateurs aux Etats-Unis. Au Royaume-Uni, ils sont à l’origine de plus du quart des nouvelles entreprises. Quant au japon, ils représentent plus du tiers des nouveaux entrepreneurs. Il s’agit en fait d’une vague de fond qui préfigure le devenir de tout un chacun en fin de carrière.
Un conseil ! Profitez de votre assurance chômage (ARE) pour parfaire vos connaissances en gestion, management et communication, avant de vous lancer et apprenez à construire un business plan et un business model qui tiennent la route.
Une alternative pour ceux qui recherchent une solution « sécurisée » : se mettre à son compte en rejoignant un réseau de commerce en franchise. Vous bénéficiez ainsi d’un droit d’exploitation de la marque et du savoir-faire, tout en profitant d’un accès à la formation et d’une assistance pendant l’intégralité de la durée de votre contrat. Expérimenté en management et doté d’une bonne capacité financière, le senior est une priorité pour le franchiseur.
Que vous soyez en poste, au chômage, en reconversion ou créateur d’entreprise, la Formation vous sera indispensable pour déjouer les pièges d’une société « anti-âge ». Grâce à elle, vous resterez dans le jeu professionnel le plus longtemps possible, en restant maître de votre avenir. C’est vous qui choisirez de mettre un terme à votre carrière - quand bon vous semblera ! – ou de la prolonger en cumulant retraite et activité.