Savoir s'adapter et poser des limites
Tous les recruteurs s’accordent à placer l’Adaptabilité Professionnelle en tête des soft skills (ou savoir-être) les plus recherchées aujourd’hui. Cependant, comment concilier Plan de Carrière et aptitude au changement ? À première vue, c’est contradictoire ! Nous verrons qu’il n’en est rien. Au contraire, le plus sûr moyen d’atteindre son but est de faire preuve de souplesse. Toutefois, il ne s’agit pas de prôner ici l’adaptation coûte que coûte. En fait, il s’agit plutôt de délimiter un périmètre d’action en deçà duquel on échoue inévitablement et au-dessus duquel on se perd irrémédiablement. À vous de fixer la barre, en fonction de vos aspirations, de vos choix et de vos capacités.
Avant toute chose, il nous faut définir ce qu’est l’Adaptabilité Professionnelle. Les explications abondent sur internet : « une façon d’être ou une qualité indispensable dans un monde en perpétuel mouvement – de nouvelles missions, de nouveaux outils, de nouveaux styles de management… » ou bien « un ensemble de ressources et de moyens mobilisables par un individu pour analyser les possibilités qui s’offrent, décider en conséquence et planifier des actions dans le but de concrétiser des objectifs ».
Si les contours de ce concept restent encore flous, les spécialistes ont en revanche parfaitement identifié les attitudes qui révèlent les capacités d’adaptation d’un individu :
- Être constructif dans ses jugements et ses critiques : exit les pessimistes, les défaitistes et les « mauvaises langues » !
- Faire preuve d’écoute et de bienveillance envers les autres.
- Comprendre vite une situation et un environnement : miser sur son intuition.
- Accueillir positivement les évolutions technologiques et organisationnelles.
- Aborder les challenges avec une bonne dose d’énergie, d’enthousiasme ou de lucidité.
- S’intégrer sans heurts et avec aisance : donner une impression de « facilité ».
- Réagir rapidement en fonction des circonstances et des urgences.
- Chercher et trouver des solutions aux problèmes qui se posent : être créatif et inventif, tout en faisant preuve d’une certaine autonomie.
- Savoir travailler en équipe, en utilisant le collectif pour mieux avancer.
- Remettre en question ses acquis en s’ouvrant à la discussion, à la formation ou au coaching.
- Se faire confiance pour dominer ses peurs et maîtriser l’impact du stress.
En fait, l’Adaptabilité professionnelle semble conditionnée par la gestion et le contrôle de ses propres émotions et de celles des autres. Elle entretient donc un lien étroit avec l’Intelligence Emotionnelle en mobilisant des compétences plus générales :
- La connaissance de soi
- L’ouverture d’esprit, la curiosité et plus généralement « le goût des autres »
- L’affirmation de soi
Bien entendu, nous ne sommes pas égaux face aux changements. Pour certains l’adaptation connaît de multiples freins et se vit dans la douleur. Elle est plus « subie », que « portée » et s’accompagne souvent de souffrances psychologiques. Si vous pensez être victime de cette fatalité… vous vous trompez ! Tout un chacun - avec un minimum de travail sur soi - peut espérer développer ses capacités d’adaptation. La méthode est simple, à condition d’être pratiquée régulièrement :
1. Considérer le problème à distance : s’efforcer de prendre du recul face à une situation déstabilisante pour l’analyser « à froid », la rationnaliser, donc la relativiser.
2. Envisager le changement comme une opportunité à saisir en identifiant les aspects positifs (acquisition de nouveaux savoirs, meilleure rémunération, emploi plus intéressant, développement personnel…)
3. Se projeter en visualisant les actions à entreprendre pour mieux gérer son stress.
4. Elargir sa zone de confort, en prenant l’habitude de se lancer régulièrement de petits défis physiques (pratique d’un nouveau sport, cours de danse…) ou intellectuels (remettre en cause ses croyances et certitudes, ne rien tenir pour acquis…) – multiplier les expériences.
5. Etablir de nouvelles routines pour renouer avec la confiance en soi et le sentiment de sécurité.
6. Agir pour confronter ses idées, théories et projets à la réalité.
7. Dépasser les notions de réussite ou d’échec, en prenant le risque de se tromper pour rebondir ensuite.
8. Demander des feedback à ses collaborateurs pour améliorer ce qui peut l’être.
9. Se former en permanence, en exerçant une veille sur le monde du travail dans sa globalité, sa complexité et ses enjeux.
Si ces techniques « d’assouplissement » mental et physique feront de vous un professionnel tout terrain, l’honnêteté nous oblige à dire qu’elles consommeront une grande partie de votre énergie. Gardez-vous de la « sur adaptation » qui vous conduira tout droit à l’épuisement, puis au burn-out. Evidemment, le but n’est pas de vous effacer ou de vous renier systématiquement pour répondre aux attentes des autres.
Dès lors que l’adaptation a un impact sur votre temps et votre argent / sur votre santé physique et mentale / sur votre épanouissement et votre bien-être / sur votre famille et votre quotidien… vous devez fixer vos limites. Il est important que vos efforts restent raisonnables pour atteindre des objectifs alignés sur vos valeurs.