Hard Skills, Soft Skills, Mad Skills

Voici les nouveaux sésames du monde du travail ! Ces termes regroupent trois familles de compétences recherchées par les recruteurs. Ils s’y réfèrent pour passer au crible les profils des candidats et sélectionner les meilleurs, en fonction des caractéristiques de l’emploi à pourvoir. Tout postulant se doit de connaître les règles du jeu pour en tirer parti et l’emporter sur des concurrents potentiels. 

Nous vous expliquons tout et vous donnons les clés pour réussir vos entretiens d’embauche. 


I – DEFINITION DES SKILLS :

Apparues pour la première fois au sein de l’armée américaine, dans les années 60, ces skills se traduisent par le mot « compétences ». Au fil des ans, elles sont devenues un véritable objet d’étude : elles ont été identifiées précisément, définies clairement et classées soigneusement. Aujourd’hui, nous distinguons :

- Les hard skills ou « compétences dures » : elles regroupent les connaissances (diplômes et formations) jointes aux savoir-faire professionnels nécessaires pour exceller dans l’exercice d’un métier. Elles sont techniques et reposent sur des process d’exécution parfaitement assimilés. Autre caractéristique : il est facile de les évaluer et de contrôler leur véracité. 

Si elles constituent toujours un prérequis pour les recruteurs, elles ne sont toutefois pas suffisantes pour emporter la décision. D’autres skills vont faire la différence entre candidats de niveaux équivalents.

- Les soft skills ou « compétences douces » : elles regroupent des qualités personnelles très diverses. De nature comportementale, elles expriment la partie visible de chaque personnalité et sont mobilisées différemment en fonction de l’environnement de travail et des situations rencontrées. Elles intègrent le caractère, la flexibilité, l’esprit critique, la capacité à « jouer collectif » etc… On leur prête la vertu de régler à elles-seules des problèmes complexes. Reposant sur l’Intelligence Relationnelle et Emotionnelle, elles sont évaluées grâce au Quotient Emotionnel (QE) qui vient compléter le non moins fameux Quotient Intellectuel (QI) pour estimer l’adéquation d’un candidat à un poste. 

- Les mad skills ou « compétences folles » : atypiques et très spécialisées, ces compétences sont acquises lors de la pratique d’un sport de haut niveau, d’une activité artistique ou culturelle. Ainsi, les adeptes de ces disciplines se voient crédités de qualités spécifiques : capacité d’anticipation pour un skieur de compétition, précision et maîtrise de soi pour un alpiniste, aisance verbale pour un aspirant comédien, rapidité d’analyse pour un passionné d’informatique, sens de l’observation pour un photographe, créativité pour un artiste plasticien… Ici, la singularité fait la différence !

Ces trois skills composent pour les recruteurs un filet de sécurité. En effet, une campagne de recrutement coûte cher et « la grande démission » est une menace. La combinaison du hard, du soft et du mad, permet de limiter les risques en opérant une sélection très ciblée. 


II – IDENTIFIEZ VOS SKILLS :   

Avant de vous lancer dans l’auto-analyse, prenez le temps de vous familiariser avec la hiérarchie établie entre les skills. Les classements opérés attestent que certaines compétences sont plus recherchées que d’autres. 

Parmi les hard skills, les recruteurs vont plutôt se focaliser sur les compétences informatiques (de base ou de haut niveau) et analytiques, le service à la clientèle, la gestion d’équipe, la gestion de projets, le marketing, la rédaction ou la création graphique.

Parmi les soft skills, 4 d’entre-elles sont jugées indispensables. On les appelle les 4 C : Créativité, Esprit Critique, Coopération et Communication. Plus généralement, les compétences « douces » se déclinent en 3 familles :

1. Les soft skills liées à la Communication : prise de parole, capacité à « réseauter », sens du collectif et du travail en équipe, pouvoir de négociation, influence, courtoisie et amabilité.

2. Les soft skills liées à l’Agilité : ouverture à la critique, gestion du stress et stabilité émotionnelle, créativité, capacité d’adaptation, proactivité et force de proposition, efficacité et capacité à gérer la pression, jugement et prise de décision.

3. Les soft skills liées à la personnalité : confiance en soi et persévérance, motivation et extraversion, résilience, gestion du temps et caractère consciencieux, assertivité, empathie, fiabilité et fidélité. 

À première vue, il peut sembler difficile d’avoir le recul nécessaire sur soi-même pour identifier ses propres soft skills. Pour vous aider, nous vous suggérons de procéder de la façon suivante: 

- Repenser à des situation professionnelles marquantes, qu’il s’agisse de succès ou d’échecs. Les crises traversées sont souvent très révélatrices. Comment avez-vous réagi face aux difficultés ? Analysez votre comportement à ce moment-là et listez les compétences qui vous viennent spontanément à l’esprit. 

- Interroger son entourage professionnel (collaborateurs, clients et partenaires) - ceux qui sont bienveillants ! - en leur demandant de citer vos trois principales compétences. 

- Tester sa personnalité grâce aux tests d’évaluation psychologique comme le MBTI (Myers Briggs Type Indicator), d’accès gratuit sur le net.

- Prendre en compte toutes ses expériences : loisirs, hobby, petits boulots, stages, sports, initiation au secourisme etc…

- Réaliser un Bilan de Compétences. En recourant à un expert, vous bénéficierez d’un point de vue réaliste sur vos motivations, vos compétences personnelles et professionnelles, vos possibilités d’évolution.

Ce « connais-toi, toi-même » vous fera prendre conscience de vos qualités et … de vos défauts. Vous serez donc en mesure de mettre en valeur les unes et de masquer éventuellement les autres, selon vos objectifs. Vous disposerez d’une marge de manœuvre face aux recruteurs. 


III – PREPAREZ VOTRE ENTRETIENS D’EMBAUCHE :

Le constat est simple : si les hard skills permettent de décrocher un entretien d’embauche, les soft skills, quant à elles, permettent de le réussir.

Une bonne préparation passe obligatoirement par la confrontation de vos compétences avec celles recherchées par l’entreprise. Plus les similitudes sont grandes, plus vous avez de chances de l’emporter.

- Lire attentivement l’annonce de recrutement et repérer les skills mentionnées dans la formulation du texte. Vérifier si ces compétences sont aussi les vôtres.

- Se renseigner sur la Culture de l’entreprise. Documentez-vous sur les valeurs de la société pour laquelle vous postulez. Elles apparaissent sur le site web et sur les réseaux sociaux. Vous pouvez aussi tenter une prise de contact avec les personnes déjà en place. Pas de secret : il faut que ça « matche » entre votre futur employeur et vous !

- S’entraîner à verbaliser ses soft skills et à les contextualiser. Quand vous affirmez quelque chose, précisez toujours la situation et illustrez vos propos par des exemples concrets. 

Il va de soi que vous veillerez toujours à privilégier la mise en avant des softs skills attendues pour le poste en question. 


IV – L’EVALUATION PAR LES RECRUTEURS : 

L’entretien d’embauche s’apparente à un examen dont le déroulement recèle bien des surprises susceptibles de vous déstabiliser. En sachant ce qui vous attend, vous gagnerez en confiance et ferez preuve d’habileté.

Face à vous, le recruteur va chercher à savoir si vous avez les compétences requises, en analysant votre comportement dans différentes circonstances. Votre adaptabilité, votre facilité à communiquer, votre capacité à résoudre des problèmes, votre résistance au stress… vont être testées :

- Sous forme de questions :  

Racontez-moi comment vous avez résolu une difficulté au travail ?

Parlez-moi d’un trait de caractère qui illustre votre point fort ?

Si vous deviez organiser un team-building, que feriez-vous ?

Vous est-il arrivé de contester les décisions de votre manager ? Comment avez-vous réagi?

Si vous deviez décrire notre entreprise à un ami qui ne nous connaît pas, que diriez-vous ?

À quel moment vous avez commis une erreur ? Racontez-moi ?

- Grâce à des outils d’évaluation : Assessfirst, Central Test, Innermetrix, Maki Performance, Prismo, Talogy, Trimofi…

- Par des mises en situation : en phase finale du processus de recrutement, les études de cas restent le moyen le plus fiable pour identifier les soft skills d’un individu.

Si à l’heure du verdict, malgré tous vos efforts… vous n’avez pas été retenu.e, par manque de créativité par exemple. Ne vous désolez pas : rien n’est définitif en matière de skills ! Vous avez tout à fait la capacité d’acquérir la soft skill qui vous fait défaut. Avec du temps – entre 30 et 60 jours selon les experts en neurosciences – et de la pratique, vous pouvez changer vos habitudes. Faites- vous accompagner par un coach individuel en développement personnel et choisissez vos formations autour des 4 C. C’est sûr : la prochaine fois sera la bonne !